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Les figures et textes qui vont suivre ont pour but d'éclairer la démarche qui a permis l'aboutissement du motif ci-dessous. Pourquoi expliquer une démarche, l'art ne se suffit-il pas à lui-même? Un bon dessin a-t'il besoin d'explications?

Je pense tout d'abord que l'art pictural peut faire mieux que remplir un espace vide, flatter une tendance. Son but premier n'est-il pas de permettre d'exprimer ce qui est ressenti, et non compris? Il peut aussi instruire, apaiser, élever.

En ce sens, les explications qui vont suivre ne porteront pas tant sur la fabrication du dessin lui-même, elles chercheront aussi, d'une façon complémentaire, à élargir notre vision de ces choses mystérieuses que sont l'harmonie, la beauté, l'émerveillement. "Choses" perçues, mais non par l'intellect.

Ce dessin pourrait être également un miroir, reflétant certains aspects de l'être humain. Sa complexité, la nôtre, nous surprend. Pourtant nous devinons bien qu'elle se cache derrière un jeu savant d'entrecroisements de figures, qui sont autant de forces ou désirs parfois contradictoires.
A notre image on y trouve une périphérie, multiple, diverse, changeante, qui ressemble à notre personnalité au quotidien; et un centre, plus dépouillé, tel notre for intérieur ou notre individualité glorieuse des grands jours, ce que nous sommes en puissance, et que nous voudrions manifester davantage.

De ce centre partent de nombreuses lignes qui parfois semblent se perdre, et parfois s'épanouissent en fleurs, tels nos projets ou nos idées. La perfection, si notre dessin et nous-même en sommes loin, on la trouve cependant en filigrane dans les figures parfaites que sont les carrés, triangles, cercles, étoiles qui sous-tendent notre dessin, et qui se marient, elles, en parfaite harmonie.

Les pages qui suivent sont un hommage à ces formes pures, à leur puissance d'abstraction. Elles seules permettent la loi d'analogie, car elles sont à la base, et synthétisent toute expression artistique. Paradoxalement, leur simplicité, leur rigueur implacable, autorisent notre fantaisie, nos débordements de lignes et de couleurs, en nous évitant de tomber dans le chaos. Dans le fond, la complexité de ce dessin n'est qu'apparente, car de même que que toute ligne part et revient au cercle du centre, ce dessin et nous-mêmes, vus de loin ou de haut, apparaissons comme un cercle, une membrane entourant un noyau,et de plus loin encore, un simple point.

Le point et le cercle seront de la sorte le commencement et la fin de notre ouvrage.

En trois parties, 1 - Principe, 2 - Le mariage du Carré et du Triangle, 3 - La naissance, voici le cheminement utilisé pour réunir ce commencement et cette fin.